Ce livre n’est pas un roman, pas une enquête, pas un pamphlet. Ce livre est une plongée hallucinante dans la lutte acharnée entre la vérité et les petits arrangements des pouvoirs. On y retrouve des personnages bien réels, Hollande, Sarkozy ou Plenel et des acteurs inventés plus vrais que nature. Par exemple Serge Ruggieri, ministre de l’intérieur soupçonné de cacher des millions au Luxembourg qui aurait pu s’appeler Cahuzac. Jusqu’où les milieux politique, judiciaire, journalistique résisteront-ils à la pression exercée par ceux qui veulent s’y faire une place sous prétexte de recherche de la vérité ?
François Médéline met en place un dispositif narratif implacable, on est dans la tête de chaque personnage, on lit les retranscriptions des écoutes, des échanges de sms. On ne sait plus s’il reste un espoir et quand on aime la politique, on en ressort groggy.

Ce qui nous touche ici c’est « La mélancolie douloureuse » de celui qui a quitté son pays, la Hongrie, et y revient pour y retrouver sa famille, ce qu’il en reste, et tenter de comprendre pourquoi ils sont restés, comment ils ont vécu. Pour aussi retrouver la maison de son père, le pays que son père n’avait pas quitté, l’histoire de son père et donc la sienne. Un très beau voyage servi par une langue magnifique .

Si « la politique est affaire de magie » comme l’écrit Xavier Bouvet, c’est la magie de sa langue qui nous transporte en Estonie au cœur du combat de femmes et d’hommes qui tentent de faire vivre une république estonienne au milieu des combats et des envahissements allemands puis russes .... Une leçon d’histoire vivante, un récit qu’on ne lâche pas. C’est brillant, glaçant et passionnant.

Un jeune couple, Yvonne et Olivier, meurt dans un accident d’avion une semaine après leur mariage. Alice la narratrice part à la recherche de ses racines, tente de briser le silence familial sur ce drame, essaie de mieux se comprendre, de mieux comprendre les liens familiaux en faisant face aux non-dits et aux secrets. Une enquête bretonne, des personnages attachants et sensibles pour une histoire qui résonne en chacun d’entre nous.
Sophie Berger était déjà comme preneuse de son « celle qui écoute dans l espoir de faire parler les silences », elle est aussi désormais l’écrivaine qui nous propose une quête de vérité à rebondissements servie par une langue tendre et délicate.

Un regard sans concession sur la renaissance d’une démocratie dans un pays en ruine, sur ses contradictions, ses forces et ses oublis et surtout sur la puissance du dialogue et des compromis face aux radicalités. Une brillante tentative pour comprendre le passé et faire face au présent.