Pergame, Les élites d’une ancienne capitale royale à l’époque romaine
EAN13
9782753585676
Éditeur
Presses universitaires de Rennes
Date de publication
Collection
Histoire
Langue
français
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Pergame

Les élites d’une ancienne capitale royale à l’époque romaine

Presses universitaires de Rennes

Histoire

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À la suite des dernières volontés du roi Attale III, le royaume de Pergame fut
légué au peuple romain en 133 avant J.-C. : un tel événement constitua un choc
considérable pour les notables de la célèbre cité, laquelle bénéficiait
cependant du statut de civitas libera. Dès lors, ceux qu’on désignait comme
les aristoi andres, c’est-à-dire les hommes les plus aptes à prendre les rênes
de la vie politique pergaménienne, formèrent une force de substitution à la
monarchie. Ces personnages influents, riches et reconnus par leurs
concitoyens, consolidèrent leur domination en endossant des magistratures, des
liturgies et en se montrant évergètes. Si Pergame fut marquée à l’époque
républicaine par de nombreux troubles, le Haut-Empire proposa de nouvelles
perspectives politiques à ces notables. Intégrés à l’empire, les plus
brillants d’entre eux formèrent alors une éclatante élite et devinrent des
partenaires parfois privilégiés des empereurs sur le plan politique. Selon
l’historien allemand Helmut Halfmann, les notables de Pergame auraient été des
personnages particulièrement conservateurs, qui auraient maintenu dans la cité
des traditions héritées directement de l’époque attalide, et rétifs à
l’implantation de traditions ou de valeurs nouvelles, essentiellement celles
de Rome. Un certain nombre d’arguments viennent nuancer cette grille de
lecture. Certes, seule la plus haute strate de la société apparaît dans les
sources épigraphiques, ce qui indique que la vie politique était en quelque
sorte cadenassée par les élites les plus riches, d’un niveau social
exceptionnel, d’autant plus que les titres honorifiques, particulièrement
rares dans la cité, étaient également monopolisés par ces notables. Pour
autant, ces personnages brillants étaient-ils plus conservateurs qu’ailleurs ?
Il semble plutôt qu’il s’agissait de notables capables de s’adapter
consciemment au nouvel ordre romain, à travers la mise en place et le
développement du culte impérial voire la modification de certains sanctuaires
traditionnels au profit du culte de l’empereur, par exemple l’Asklépieion. De
même, la position « monarchique » de certains d’entre eux doit être nuancée,
et le maintien de cultes hérités de l’époque attalide ne saurait témoigner
d’un conservatisme forcené, puisque c’est un phénomène que l’on retrouve dans
bon nombre d’autres cités.
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