La dernière valse de Mathilda
EAN13
9782841876525
ISBN
978-2-84187-652-5
Éditeur
Archipel
Date de publication
Collection
Grand roman
Nombre de pages
480
Dimensions
2,4 x 1,5 cm
Poids
590 g
Langue
français
Langue d'origine
anglais
Code dewey
850
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La dernière valse de Mathilda

De

Traduit par

Archipel

Grand roman

Indisponible
Ce livre a été publié sous le titre
Matilda's Last Waltz,
par Piatkus, Londres, 1999.

Une première édition de ce livre
a paru sous le titre
L'Héritière de Churinga
aux éditions France Loisirs.

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eISBN 978-2-8098-1165-0

Copyright © L'Archipel, 2005.

« Et tu peux entendre son fantôme
Quand tu passes devant ce trou d'eau
Tu viendras danser avec moi, Matilda. »

Extrait de Waltzing Matilda1,
chanson de Andrew Barton,
dit « Banjo Paterson », 1895

1. La chanson Waltzing Matilda peut être considérée comme l'hymne national « officieux » de l'Australie. Elle célèbre l'outback mythique, constitué en partie des prairies arides du Queensland et de la Nouvelle-Galles du Sud. À l'époque où elle fut écrite, des vagabonds, traversant la végétation de broussailles et d'épineux du bush et du scrub, allaient proposer leurs services dans les immenses stations d'élevage de moutons, sortes de fermes géantes qui s'étendaient alors déjà sur des milliers d'hectares. Le mot « Matilda » désigne, en argot australien, le baluchon constitué du tapis de sol et des maigres possessions de ces travailleurs itinérants, mais c'est aussi, bien entendu, un prénom de femme : celui, en particulier, choisi par l'auteur de ce roman pour l'une de ses héroïnes, véritable incarnation de l'Australie profonde. (N.d.T.)

Prologue

Churinga. Effleurant le feuillage des poivriers, le vent tiède murmurait ce nom. Churinga. Terre âpre, que les grands-parents de Mathilda avaient taillée dans le bush et le scrub. Aux yeux de la fillette, qui y était née, treize ans auparavant, ce lieu n'avait rien perdu de la magie, du mystère sacré de ses origines. Peu importait que les corps et les cœurs y fussent souvent mis à rude épreuve, Churinga représentait tout ce qu'elle avait jamais connu, tout ce qu'elle avait jamais désiré.

Alors que son regard se portait au-delà du cimetière familial, vers l'étendue sauvage, sa gorge se contracta. Elle ne devait surtout pas pleurer; la dignité sans faille de sa mère, face à la maladie, le lui interdisait. Les larmes n'atténueraient en rien le sentiment d'abandon qui la submergeait. Son enfance venait de prendre fin. Devant elle se déroulait un chemin solitaire, déjà tracé dans l'austère immensité de ce domaine, dont la beauté primitive la retenait tout entière.

L'horizon semblait vibrer, diluant l'ocre lumineux du désert dans le bleu immaculé de la voûte céleste. Autour de Mathilda résonnaient les sons au sein desquels elle avait grandi ; cet univers qui était le sien faisait entendre sa voix propre, dont les intonations familières lui apportaient un réconfort inattendu.

Elle ferma les yeux. Aux geignements des moutons dans les enclos se mêlaient les cris indignés des cacatoès querelleurs, aux crêtes couleur de soufre, le caquètement lointain des kookaburras rieurs, et le cliquetis des harnais. Dans l'épreuve la plus douloureuse de sa vie, le charme de Churinga opérait encore.

— Merv, tu veux dire quelques mots ?

La voix du tondeur retentit dans le silence du cimetière, ramenant la fillette à la réalité de l'instant. Elle leva les yeux sur son père, espérant voir sur son visage une trace d'émotion.

— Occupe-toi de l'oraison, mon gars. Dieu et moi, on n'est pas vraiment dans les meilleurs termes.

Ses vêtements noirs couverts de poussière, Mervyn Thomas appuyait lourdement son corps de géant sur une canne de fortune taillée dans une branche. Cinq ans auparavant, au terme du siège de Gallipoli, sa famille avait vu revenir un étranger, marqué à jamais dans sa chair et dans son esprit par ce qu'il avait traversé. Il restait muet sur cette période, sauf lorsqu'il était en proie à des cauchemars, ou sous l'emprise de l'alcool. Bien que le visage de son père restât dans l'ombre et que son chapeau fût rabattu en avant, Mathilda savait qu'il avait les yeux injectés de sang et que le tremblement de ses mains, signe trompeur de chagrin ou de remords, trahissait simplement son besoin de boire un verre.

— Je m'en charge, intervint la fillette d'une voix calme.

Serrant contre elle son livre de prières éculé, elle s'approcha du monticule de terre qui recouvrirait bientôt le cercueil de bois brut. Peu de temps lui avait été laissé pour pleurer sa mère, dont la mort était survenue brusquement ; en raison de la chaleur, il eût été impossible d'attendre l'arrivée des voisins et amis qui demeuraient à plusieurs centaines de kilom
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